Du 19 au 21 octobre 2025, Kinshasa a vibré au rythme du basketball africain avec la tenue conjointe du tournoi Road to BAL (Basketball Africa League) et de la WBLA (Women’s Basketball League Africa). Une première pour la capitale congolaise, qui a accueilli deux compétitions continentales d’envergure sous la coordination de la Fédération de Basketball du Congo (FEBACO).
Une décision stratégique validée en septembre
C’est lors des réunions du bureau fédéral de la FEBACO, les 29 et 30 septembre derniers à Kasa-Vubu, que la décision d’abriter ces tournois avait été entérinée. Immédiatement, les clubs concernés New Generation pour la BAL, Makomeno et CNSS pour la WBLA avaient manifesté leur intérêt.
Le projet, validé par la FIBA et la BAL, a conduit à la création d’un comité local d’organisation chargé de piloter l’événement.
Un budget serré et une solidarité nécessaire
Estimé initialement à 59 000 dollars, le budget global a rapidement été revu à la hausse face aux réalités logistiques. En l’absence d’un financement gouvernemental, la fédération et les trois clubs participants ont dû s’autofinancer, chacun contribuant selon ses moyens.
Transports, hébergement, sécurité, billetterie, presse, streaming : plusieurs services ont été mis en place avec l’appui de volontaires et de prestataires privés.
Des résultats sportifs encourageants
Sur les trois clubs congolais engagés, deux ont atteint leurs objectifs.
New Generation s’est qualifié pour l’Élite 16 de la Basketball Africa League.
CNSS a décroché son billet pour la phase finale de la WBLA, prévue en décembre 2025 en Égypte.
Seul Makomeno n’a pas réussi à franchir le cap. Néanmoins, ces performances témoignent du progrès du basketball congolais sur la scène continentale.
Des conditions d’organisation compliquées
La réussite de l’événement n’a pas été sans difficultés. La principale concernait l’infrastructure : aucune salle du complexe omnisport des Martyrs n’était opérationnelle. Faute de parquet aux normes, la FEBACO a dû se rabattre sur la salle PNC de Lingwala, dont les installations ont nécessité des réparations d’urgence, notamment le remplacement d’un anneau endommagé à deux reprises.
Le secrétaire général de la fédération, André Komichelo, a dû gérer la pression des inspecteurs techniques de la FIBA et de la WBLA pour garantir la conformité des lieux.
Sur le plan financier, la libération des fonds a également constitué une épreuve, retardant certaines prestations.
Un bilan globalement positif
Malgré ces contraintes, le déroulement des deux compétitions a été salué par les délégations participantes notamment venues du Gabon, du Cameroun et de Centrafrique et par les représentants de la FIBA et de la BAL.
Aucun incident majeur n’a été signalé, et l’organisation a renforcé la crédibilité de la FEBACO à l’échelle internationale
Un appel à un soutien gouvernemental
Ce double succès sportif et logistique souligne la capacité du basketball congolais à se mobiliser, mais met aussi en lumière le désengagement persistant de l’État dans la prise en charge des clubs et des sélections nationales.
De nombreux acteurs du milieu appellent désormais le ministre des Sports, Didier Budimbu, à s’impliquer davantage et à rembourser les dépenses engagées par la fédération et les clubs, afin de leur permettre de préparer sereinement les prochaines échéances internationales.
Michael Lurhuma





