Analyse de Michael Lurhuma :
Le Stade Tata Raphaël doit rester le Stade Tata Raphaël.
Changer ce nom, c’est effacer une partie essentielle de l’histoire du football et même de la société congolaise. Ceux qui envisagent une telle décision semblent ne pas connaître l’histoire du sport congolais,et ce que représente ce lieu sacré pour la mémoire nationale.
Dans l’euphorie ou pour flatter un invité, on ne touche pas à un patrimoine.
Oui, le légendaire combat Ali–Foreman de 1974, « The Rumble in the Jungle », a marqué le monde entier et restera à jamais lié à Kinshasa.
Mais l’héritage de Tata Raphaël de la Kethulle dépasse de loin un simple événement sportif. Il symbolise la naissance du football congolais, la dignité retrouvée, et le respect entre peuples à une époque où tout cela n’allait pas de soi.
⚽ Tata Raphaël, père fondateur du football congolais
Arrivé au Congo en 1917 à seulement 27 ans, Raphaël de la Kethulle de Ryhove n’était pas un colon comme les autres.
À une époque où les Noirs étaient exclus des terrains, c’est lui qui a permis qu’ils puissent enfin jouer au football.
Il n’a jamais été raciste, bien au contraire : il a vu en nous des hommes, des sportifs, des êtres égaux.
Grâce à lui, des générations entières ont découvert le sport, la discipline, et la fierté d’appartenir à une équipe. Des figures emblématiques comme Maître Taureau, dirigeant du DCMP, ont été formées dans son esprit de respect et de grandeur.
Son œuvre est immense :
Fondateur de la FECOFA, la deuxième fédération créée en Afrique après celle d’Afrique du Sud ;
Fondateur du DCMP et cofondateur de l’AS V.Club ;
Créateur de l’EPFKIN et des championnats provinciaux ;
Bâtisseur du Stade Reine Astrid (aujourd’hui Cardinal Malula) et co-constructeur du Stade du 20 Mai, devenu le Stade Tata Raphaël.
Ce n’est donc pas un simple nom sur une façade, c’est une mémoire vivante, une identité nationale, un symbole de dignité.
À sa mort, les Congolais eux-mêmes ont demandé qu’il soit enterré ici, sur cette terre qu’il a tant aimée.
🚫 Changer le nom, c’est désacraliser notre mémoire
Remplacer le nom Tata Raphaël par Ali–Foreman serait une faute grave.
Ce n’est pas un hommage, c’est une désacralisation.
Les décisions patrimoniales ne se prennent pas pour la gloire d’un moment médiatique, mais avec respect pour l’Histoire et ceux qui l’ont bâtie.
Nous appelons le Gouverneur de Kinshasa Daniel Bumba, le Ministre des Sports Didier Budimbu, et la Première Ministre Judith Suminwa à ne pas céder à cette dérive symbolique.
Les grandes institutions sportives kinoises V.Club et DCMP, ainsi que l’esprit même de notre indépendance, portent l’empreinte du nom Tata Raphaël.
Toucher à cela, c’est réveiller l’âme de tout un peuple.
🥊 VOICI MA PROPOSITION POUR IMMORTALISER ALI ET FOREMAN
Plutôt que de débaptiser un stade historique, le gouvernement peut construire un espace dédié uniquement à la boxe, baptisé Ali–Foreman , Un lieu où chaque année, on peut y organiser un tournoi réunissant les boxeurs nationaux et/ou internationaux, et dont la finale se jouera le 30 octobre date du combat mythique de 1974 , ce tournoi national ou international rendrait hommage à ce moment unique de l’histoire sportive mondiale.
C’est ainsi qu’on honore sans effacer, qu’on célèbre sans trahir.
🇨🇩 Ne touchez pas au Stade Tata Raphaël
Changer ce nom, c’est supprimer l’histoire du football congolais.
C’est effacer un symbole d’unité, de respect et de progrès.
Tata Raphaël n’était pas seulement un nom, c’était un père, un bâtisseur, un éducateur.
Le Stade Tata Raphaël doit rester ce qu’il a toujours été : le berceau du sport congolais, le témoin de notre mémoire et le sanctuaire de notre identité.
Michael LURHUMA





