Le 25 mars dernier, la Fédération Congolaise de Football Association « FECOFA » a officiellement homologué le stade André VANVELL de Butembo, anciennement connu sous le nom de stade Romain MUSAVULI MATOKEO. Ce changement de dénomination est intervenu après que la famille du propriétaire, par l’entremise de sa fille Ghislaine VANVELL KENGE, a voulu honorer la mémoire du patriarche.
Mais au-delà de l’aspect symbolique, une question essentielle taraude les esprits : sur base de quels critères le stade a-t-il été homologué ?
La lettre d’homologation de la FECOFA , que notre rédaction a pu consulter, ne mentionne aucune norme technique, réglementaire ou sécuritaire sur laquelle se base cette décision , Aucune référence à un rapport d’expertise indépendant , ni à un cahier des charges conforme aux standards nationaux ou internationaux .
Une visite sur les lieux permet rapidement de constater des carences structurelles alarmantes :
-Une pelouse naturelle totalement défectueuse,sans trace d’une pelouse synthétique pourtant recommandée pour un usage intensif ;
-L’absence de vestiaires fonctionnels pour les équipes ;
-Pas de tribunes couvertes ni de gradins suffisants pour accueillir un public nombreux ;
-Un périmètre de sécurité quasi inexistant , posant de sérieux risques en cas d’incidents ;
-Aucune canalisation pour l’évacuation des eaux pluviales .
-L’absence totale d’un système de billetterie professionnel et contrôlable .
Autant de lacunes qui soulèvent des interrogations quant à la fiabilité de l’homologation accordée par la FECOFA.
Plusieurs sources proches du dossier évoquent une influence politique ou affairiste ayant pesé sur la décision. Une homologation obtenue non pas sur base de critères objectifs, mais d’un arrangement d’intérêts entre certaines figures de la région et des relais au sein de la FECOFA. Cela expliquerait l’empressement à valider un stade qui, visiblement, ne répond à aucun standard minimum requis pour accueillir des compétitions nationales.
Les clubs de Butembo sacrifiés?
Trois clubs locaux à savoir; l’AS Nyuki, le FC SOCOZAKI et Étincelles FC,qui évoluent en Ligue 2, sont directement concernés. Jouer dans un stade non sécurisé et mal équipé aura des conséquences sportives, sanitaires et disciplinaires.
L’encadrement des joueurs, notamment les plus jeunes issus de la région, devient un défi. Des cas d’abus d’alcool après les matchs ou entraînements risquent de se multiplier dans un environnement non contrôlé.
La gestion du stade par la Fondation VANVELL, à travers M. OTTO, est également pointée du doigt. Ce dernier est soupçonné d’avoir posé des actes contraires à l’éthique et au respect des instances sportives, notamment la Ligue de Football du Nord-Kivu.
Cette homologation pourrait créer un précédent grave. Si un stade peut être validé sans conformité aux normes, sur la base de considérations personnelles ou politiques, quel message envoie-t-on aux autres infrastructures sportives du pays ? Comment garantir la sécurité des joueurs, des officiels et des spectateurs ?
Il est urgent que la FECOFA fournisse des explications claires et documentées sur la base légale et technique ayant conduit à cette homologation. Une mission d’audit indépendante s’impose, pour garantir l’équité et la sécurité dans les compétitions sportives nationales.
La rédaction





